Évangile (Jn 17, 1b-11a)
Une prière
Prier
Seigneur Jésus,
qui à la veille de mourir pour nous,
as price for que tous tes disciples
être parfaitement un,
comme toi en ton Père,
et ton Père en toi,
Fais-nous souffrir douloureusement
l'infidélité de notre désunion.
Donne-nous la loyauté de reconnaissance
et le courage de rejeter
ce qui se cache en nous
d'indifférence, de méfiance,
et même d'hostilité mutuelle.
Accorde-nous de nous rencontrer tous en toi,
afin que, de nos âmes et de nos lèvres,
monte incessamment ta prière
pour l'unité des chrétiens,
dis que tu la veux,
par les moyens que tu veux.
Amen.
D'après l'abbé Couturier
Méditation ici : https://ahp.li/22f3094fdf4d1de45bfc.pdf
http://www.garriguesetsentiers.org/2023/05/ascension-pentecote-2023.html
************
(Méditation dans TC du 4 mai 2023)
https://ahp.li/7390659852de0587e753.pdf
*************
Les apôtres sont complètement désorientés par les paroles d'adieu de Jésus. Les questions fusent : « Où vas-tu ? », « Montre-nous le Père ! » La réponse de Jésus reste déroutante : « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. » Nous nous étions habitués jusque-là à ces « Je suis » : d'abord le pain de la vie (Jn 6, 35), puis la lumière du monde (Jn 8, 12), la porte des brebis (Jn 10, 7), le bon berger (Jn 10, 11). À chaque fois, une image composée. Puis est venu un binôme, la résurrection et la vie (Jn 11, 25), avant que Lazare ne revienne à la vie. Mais comment articuler ici les trois termes ? Faut-il en faire une devise chrétienne à inscrire aux frontons de nos églises : « Voie, Vérité, Vie » ?
Il est bien question d'un départ pour rejoindre la maison du Père. D'un retour aussi, pour chercher les apôtres qui sont censés savoir quel chemin prendre ! C'est dans ce contexte que Jésus peut dire a minima : « Je suis le chemin, personne ne va vers le Père sans passer par moi. » Le chemin connu, c'est Jésus qu'ils connaissent déjà, ce qui devrait leur permettre de connaître le Père. Malgré son départ annoncé, Jésus déclare à faire le lien entre eux et le Père. Le christianisme naissant sera d'ailleurs appelé « La voie » (Ac 9, 2).
Que faire alors de la Vérité et de la Vie ? La Nouvelle Bible en français courant a fait le choix de traduire les conjonctions qui coordonnent nos trois mots comme étant explicatifs, à savoir : « Moi, je suis le chemin, c'est-à-dire la vérité et la vie. » Jésus avait dit aux scribes et aux Pharisiens : « Mon témoignage est vrai, car je sais d'où je suis venu, et où je vais. » (Jn 8, 14.) Nous y retrouvons les mêmes tonalités, avec la référence au Père : « Si vous me connaissez, vous connaissez aussi mon Père. » (Jn 8, 19.) Entretien qui se termine avec cette promesse : « Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres. » (Jn 8, 32.) Jésus est la voix qui rend témoignage au Père, il est la voie de la Vérité qui mène à le connaître. Par ailleurs, Jésus dira : « Il est resserré, le chemin qui conduit à la vie. » (Mt 7, 14. ) C' est bien qu'il y ait un chemin qui permet d'accéder à la vie. Un chemin du salut qu'annoncera ensuite l'apôtre Paul, un chemin de vie, une façon d'être (Ac 16, 17).
Au bout de ce chemin, il y a la vraie vie, la maison du Père. La vie ne ment pas, depuis la création elle trouve toujours un chemin. Le disciple est un pèlerin dont le parcours de vie se fait dans la véritable lumière. Ce n'est pas tant la destination qui importe, que la façon de se conduire.
Philippe de Pol
Évangile de Jean 10, 1-11
Des paroles simples
Décidément Jésus, d'après l'Évangile de Jean, se révèle un grand pédagogue. Vous le voyez, vous, faites de grands discours philosophiques ou théologiques en s'adressant aux gens qu'il croise dans la rue ? Il préfère discuter sur les lieux des villages « de la pluie et du beau temps » ou écouter les voisins raconter comment leur brebis a mis bas la nuit précédente ! Bien sûr, il ne parle ni de « substance », de « nature » ou de « transsubstantiation », ni même de « sacrifice », d'« évêques » ou d'« Église ». Il partage avec ces gens tout simples et reste attentif à la vie quotidienne, à leur vie. Jésus est lui-même l'un des leurs, fils de paysan ou de charpentier semble-t-il, né comme eux d'une femme, grandissant à Nazareth, village pareil à tant d'Il va donc leur parler de leur vie de paysan,
Jésus s'adresse donc aux foules sans grands discours, fournir, d'ailleurs, elles n'entendraient rien et dont elles se détourneraient pour revenir aux choses sérieuses : les brebis, les maladies, les voleurs et les piliers. Tout ce qui est intéressant à Ses yeux parce que cela s'enracine dans le quotidien, dans ce que les gens vivent et dans ce que nous vivons, nous aussi, aujourd'hui. Car Jésus vivait avec eux et s'exprimait avec leurs mots à eux. Et il vit encore aujourd'hui avec nous, avec nos mots à nous, ceux du XXIe siècle. Oh ! Il n'est plus trop question aujourd'hui évidemment de brebis et de pasteurs – on ne sait plus trop ce que c'est dans nos grandes fermes-usines. Par contre, dans l'Évangile, bien sûr qu'il est question de travail ou de manque de travail, de richesses et de pauvres !
Jésus montre ici l'importance de garder les portes fermées pour empêcher les brebis de se sauver ou d'être attaquées par des voleurs. Comme le précédait autrefois ses prédécesseurs tel le prophète Ézéchiel : « Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel : Voici, j'en veux aux pasteurs ! Je reprendrai mes brebis d'entre leurs mains, je ne les laisserai plus paître mes brebis, et ils ne se paîtront plus eux-mêmes ; je délivrerai mes brebis de leur bouche, et elles ne seront plus pour eux une proie. » (Ez 34, 10.) Ou bien encore le prophète Isaïe : « Comme un berger, il paîtra son troupeau, Il prendra les agneaux dans ses bras, Et les portera dans son sein ; il conduira les brebis qui allaitent. » (Is 40, 11.)
Jésus, comme les prophètes, parle ainsi de la vie des gens. Pas question de « mission », d'« évangélisation ». Ce qui retient toute leur attention, c'est la vie des bergers et de leurs proches, de celles et ceux qui sont malades, aveugles, boiteux ou agonisant à la porte de la mort, qu'il leur faudra bien franchir un jour pour vivre en paix. Sont-ce les problèmes de la curie romaine, des mess selon le rite de Pierre, Paul ou Jacques, en latin ou en javanais, du sexe des anges ou de la virginité de la mère de Jésus ? Est-ce d'ailleurs cela qui préoccupe nos contemporains ?
Peut-être que, si l'Église a annoncéit Dieu dans la vie telle qu'elle se présente dans la banalité du quotidien révélée dans l'Évangile, n'aurait-elle pas oublié, et ceci depuis des siècles, qu'avant Pâques et la résurrection de Jésus, « Dieu s'est fait homme pour que l'homme devienne Dieu » (saint Athanase). Les brebis et le Pasteur ne font plus qu'un pour aller et venir sur cette terre : la paix remplace la peur !
Bernard Rivière
Des yeux qui s'ouvrent
En cette période de Pâques, nous empruntons les chemins d'Emmaüs. Rapidement, revoici l'histoire rapportée par Luc : des disciples quittant Jérusalem après la mort du Christ, tristes et perdues. Ils rencontrent Jésus ressuscité sur le chemin mais ils ne le reconnaissent pas tout de suite. Ils vont cheminer ensemble et c'est en fin de journée, quand Jésus aura refait les gestes de la Cène, qu'ils le reconnaîtront.
Cela ne vous est-il jamais arrivé de répondre à un bonjour d'une personne qu'il vous semble connaître, tout en vous disant : « Mais qui est-ce ? Je la connais… mais d'où ? »
Par Tellou, dans Témoignage Chrétien
https://ahp.li/47474a5da03a1b744411.pdf
**************
Commentaire de Jean-Yves Baziou dans Témoignage Chrétien.
Il y a beaucoup de choses dans cet extrait de l'Évangile de saint Jean : apparition du ressuscité, envoi des disciples, don de l'Esprit saint, transmission du pouvoir de pardonner les péchés et, bien sûr, le toucher des stigmates de Jésus par Thomas. A lire ici :
https://ahp.li/8c2c07d79bb81bcdc5f5.pdf
*****************
Pâques
A l'aube profonde
les femmes arrivent
pour l'embaumement,
comme on arrive
pour l'enterrement d'une espérance
Dans leur cœur,
les souvenirs ont déjà goût de cendres
On pense rarement au futur
dans les cimetières !
Mais voici
qu'au bord du tombeau
la pierre du passé
a roulé loin de la mort !
Dans le roc de leurs larmes,
une faille s'ouvre
dont elles ne savent d'abord que faire
Il faut du temps
pour désigner la résurrection !
Et c'est alors
qu'au plus profond de leur nuit,
une parole neuve et claire les rejoint
La fin devient un commencement !
La vie leur ouvre un demain !
Seigneur,
toi qui te tiens
au seuil de nos tombeaux
où nous nous enfermons,
donne-nous de déposer
à terre
les fioles de notre
désespérance !
Que ta parole réveille
en nous aujourd'hui
ce qui est retenu
dans la mort !
Christ, Seigneur,
tu es le Vivant
et tu nous parles de vivre !
Francine Carrillo, dans Traces Vives
Pâques n'efface pas la Croix de Jean Marie PLOUX - Mission de France
Paradoxalement, avant la rédaction des évangiles, le premier à nous dire à quoi nous appelle la Résurrection du Crucifié, c'est Paul dans le retournement de Damas.
https://ahp.li/931f717feb9e0729f908.pdf