Dimanches et temps forts de l'année liturgique

Dimanche des Rameaux année B

24 Mars 2024

Marc 15 (1-39)

 

Une clé de lecture : L’attitude de Pierre durant la Passion du Christ. 

Après avoir accompagné son maître avec Jacques et Jean à Gethsémani, nous le retrouvons devant le palais du Grand Prêtre où il va renier trois fois Jésus.

  • Épisode 1: Une servante le dévisage et l’accuse d’avoir été avec Jésus le Galiléen.
    « Être avec » caractérise tout disciple. Ce premier reniement déconstruit Pierre comme disciple.
    Il renie cette amitié, cette proximité nouée avec son maître.
  • Épisode 2: Une autre personne reformule l’accusation. Il est fragilisé puisqu’il se met à jurer comme si sa parole déjà mensongère n’avait en elle-même plus aucun poids.
  • Épisode 3: Plusieurs personnes l’interpellent et Pierre répond : Je ne connais pas cet homme.
    À présent son accent le trahit comme Monsieur Brun était confondu par son accent lyonnais dans la trilogie pagnolesque. Pierre jure avec force, c’est un reniement radical, total.

En trois étapes, trois reniements, Pierre se détache dans un même mouvement de Jésus et de la communauté.

À ce moment du récit, Pierre est un homme seul, menteur et désespéré. Il nous présente ici le contre-exemple du disciple.

En cette période avouons-le un peu  inquiétante, demandons à Dieu de renforcer en nous :

  • La fraternité : Que ce soit dans le cadre familial, amical ou autres, cultivons les liens.
  • La vérité : Ne cachons pas nos angoisses, nos difficultés, soyons vrais dans nos relations.
    Ne cachons pas aussi notre attachement à ceux que nous aimons.
  • L’espérance : C’est précisément dans les moments difficiles qu’elle est mise à rude épreuve.
    Demandons-la avec insistance dans notre prière.

Mais, pendant que Pierre renie lamentablement son ami, que font les autres ? Oh, ils ne sont pas plus glorieux. Mathieu n’en parle pas. On les imagine cachés quelque part, certains à Béthanie ou chez des proches. Nous les retrouverons après la résurrection, enfermés encore à l’intérieur du Cénacle. Marie-Madeleine viendra les prévenir que leur maître est ressuscité et qu’il les attend en Galilée.

La résurrection du Christ sera pour eux, l’occasion de prendre l’air !

 

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5ème dimanche de carême B

17 Mars 2024


Evangile de Jésus-Christ selon Saint Jean 12, 20-33.


Il y avait là des Grecs qui étaient venus à la fête pour adorer. Ils vinrent trouver Philippe, qui était de Bethsaïde en Galilée, et ils lui firent cette demande : “S’il vous plaît, nous voudrions voir Jésus.”Philippe vient en parler à André, et André part avec Philippe pour le dire à Jésus. Alors Jésus déclare :“L’heure est venue où le Fils de l’Homme va être glorifié. En vérité, en vérité, je vous le dis : si le grain de blé ne tombe pas en terre pour y mourir, il reste seul. C’est quand il meurt qu’il porte beaucoup de fruits. Celui qui tient à sa vie la détruit, mais celui qui méprise sa vie dans ce monde la sauvegarde pour la vie éternelle.Si quelqu’un veut me servir, qu’il me suive, et là où je suis, là aussi sera mon serviteur ;si quelqu’un me sert, le Père saura le récompenser.Maintenant je suis dans un grand trouble. Je pourrais dire : Père, épargne-moi cette épreuve !Mais je suis venu précisément pour connaître cette heure. Père, glorifie ton Nom !”À ce moment une réponse vint du ciel : “Je l’ai glorifié et je le glorifierai encore.”Les gens qui étaient là et qui avaient entendu, disaient : “C’est le tonnerre.” D’autres disaient :“Un ange lui a parlé.” Alors Jésus déclara : “Cette réponse était pour vous et non pour moi. C’est maintenant le jugement de ce monde : le Prince de ce monde va être jeté dehors.Et moi, dès que j’aurai été élevé de terre, j’attirerai tout à moi.”En disant cela, Jésus faisait allusion au genre de supplice par lequel il allait mourir”.


Le contexte

Quelques jours avant sa Passion, Jésus fait une entrée triomphale à Jérusalem. Cela inquiète les autorités religieuses tout comme les autorités civiles de la ville. La foule le considère à présent comme le Messie.Dans cette ambiance, cet Evangile relate un échange entre Jésus et des juifs d’origine grecque venus à Jérusalem pour fêter la Pâque.


Voir Jésus

Remarquons ce désir tout simple de ces grecs : Voir Jésus. Il correspond bien à leur culture issue du philosophe Platon qui disait que la vision de « Dieu » constituait l’acte suprême de la connaissance.Les grecs privilégient la vision alors que les juifs sont plus sensibles à l’écoute, à la voix.


Une annonce de la mort-résurrection.

La comparaison évoquée par Jésus entre son corps et une graine est très parlante. Pour que la graine porte du fruit, elle doit mourir. De la même manière, pour que le Christ puisse nous communiquer sa vie, il faut qu’il la donne et donc qu’il meure. Cela peut nous rejoindre dans nos vies. Ainsi, pour se marier, il nous faut mourir à une certaine idée de la liberté afin de vivre le bonheur à deux. Chacun peut se rendre compte que ce double mouvement de mort-renaissance est omniprésent dans nos vies. Le Christ nous rappelle que la joie durable ne peut être vécue que dans le don, le service de l’autre, l’abandon à une certaine manière de vivre.


La liberté de Jésus.

La liberté humaine de Jésus est pleinement engagée, il n’est pas une marionnette entre les mains de son Père. Son désir de donner son fils au monde se conjugue avec le désir du fils d’aller jusqu’au bout, jusqu’à la mort pour notre salut.

Attirer les hommes à moi…


Jésus annonce qu’à l’issue de sa résurrection, il attirera à lui tous les hommes. Effectivement, c’est en donnant sa vie, que son message et surtout sa personne seront accueillis. L’attraction au Christ n’est pas comparable à celle d’un gourou. Il s’agit de l’attraction d’une personne libre vis-à-vis de personnes libres elles aussi. Jésus nous attire encore aujourd’hui. Existe-t-il quelque chose de plus beau que d’être attiré par l’Amour?Pépites d'Evangile


Paroisse Notre Dame de la Major 



4ème dimanche de carême B

10 Mars 2024

 Evangile de Jean (3, 14-21)

De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l'homme soit élevé, afin que tout homme qui croit obtienne par lui la vie éternelle. Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique: ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas, mais il obtiendra la vie éternelle. Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. Celui qui croit en lui échappe au Jugement, celui qui ne veut pas croire est déjà jugé, parce qu'il n'a pas cru au nom du Fils unique de Dieu. Et le Jugement, le voici: quand la lumière est venue dans le monde, les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises. En effet, tout homme qui fait le mal déteste la lumière : il ne vient pas à la lumière, de peur que ses œuvres ne lui soient reprochées; mais celui qui agit selon la vérité vient à la lumière, afin que ses œuvres soient reconnues comme des œuvres de Dieu.

Le serpent d’airain (par Michel Jondot)

  • Le mal et le remède
  • Entre mort et vie
  • La croix, la mort et la vie

 

Lire l’homélie ici

https://www.dieumaintenant.com/careme4b.html


3ème dimanche de carème B

3 Mars 2024

Evangile de Jésus-Christ selon saint Jean
Jn 2, 13-25
Comme la Pâque des Juifs approchait, Jésus monta à Jérusalem. Il trouva installés dans le Temple les marchands de boeufs, de brebis et de colombes, et les changeurs. Il fit un fouet avec des cordes, et les chassa tous du Temple ainsi que leurs brebis et leurs boeufs; il jeta par terre la monnaie des changeurs, renversa leurs comptoirs, et dit aux marchands de colombes: «Enlevez cela d'ici. Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic.» Ses disciples se rappelèrent cette parole de l'Écriture: L'amour de ta maison fera mon tourment. Les Juifs l'interpellèrent: «Quel signe peux-tu nous donner pour justifier ce que tu fais là?» Jésus leur répondit: «Détruisez ce Temple, et en trois jours je le relèverai.» Les Juifs lui répliquèrent: «Il a fallu quarante-six ans pour bâtir ce Temple, et toi, en trois jours tu le relèverais!» Mais le Temple dont il parlait, c'était son corps.

Aussi, quand il ressuscita d'entre les morts, ses disciples se rappelèrent qu'il avait dit cela; ils crurent aux prophéties de l'Écriture et à la parole que Jésus avait dite.

Pendant qu'il était à Jérusalem pour la fête de la Pâque, beaucoup crurent en lui, à la vue des signes qu'il accomplissait. Mais Jésus n'avait pas confiance en eux, parce qu'il les connaissait tous et n'avait besoin d'aucun témoignage sur l'homme: il connaissait par lui-même ce qu'il y a dans l'homme.


Le marchandage

Un marchandage sacré

Il y avait beaucoup de marchands à Jérusalem mais Jésus ne s’est attaqué à aucun d’eux. Pourtant, ceux qui étaient établis à l’extérieur du Temple n’étaient probablement pas différents de ceux qui avaient leur commerce à l’intérieur. Les uns comme les autres devaient avoir le sens des affaires et rien ne permet de penser que ceux de l’intérieur étaient plus voleurs que ceux du dehors. Ils devaient être d’honnêtes commerçants.

Jésus prit un fouet et, à ceux de l’intérieur, il interdit defaire de la maison de son Père une maison de trafic. Jésus ne supporte pas que l’on fasse du commerce à l’intérieur du Temple. Il refuse qu’on trafique avec Dieu, qu’on essaye de rendre son Père complice du commerce des hommes.

Les marchands du Temple comme tout commerçant qui se respecte, recherchent leur propre bénéfice, leur intérêt. Mais ce qu’ils vendent est différent de ce que l’on vend à l’extérieur du Temple: ils empochent le bénéfice des animaux qui servent pour les sacrifices. Les animaux sont offerts à Dieu, ce sont des animaux sacrés. Et, puisque ces animaux seront consacrés à Dieu, puisque leur marchandise est sacrée, autant dire que leur commerce est sacré, que leur activité est sacrée, que… leurs bénéfices sont sacrés! Les marchands de l’intérieur du Temple servent leur propre intérêt, mais ils prétendent que leur commerce est au service de Dieu. Jésus dénonce ce trafic.


Une maison de trafic

Jésus trouva installés dans le Temple les marchands de bœufs, de brebis, de colombes et les changeurs.
Mais le temple dont il parlait c’était son corps.
Jésus trouve installés dans son Corps, dans son Eglise, des marchands qui recherchent leur propre intérêt, leurs profits et leurs bénéfices et qui se parent de vertu!

« Quand tu cherches ton profit, dit Jésus, ne prétends pas que tu sers ton Dieu. Ne confonds pas la loi de Dieu avec les lois du marché; ne cherche pas à sacraliser ce que Dieu vomit.»

Beaucoup, à Jérusalem, crurent en Jésus mais lui n’avait pas confiance en eux, parce qu’il les connaissait tous et n’avait besoin d’aucun témoignage sur l’homme.
Jésus connaît le cœur des croyants. Il sait que chacun de nous, s’il est laissé à lui-même, recherche son propre intérêt en feignant de se mettre au service des autres, au service de Dieu. Jésus sait combien les croyants, s’il les laisse faire, se mettront au service des hommes dans l’espoir d’en obtenir un quelconque bénéfice, dans l’espoir qu’on saura les honorer, les remarquer. Il sait que les croyants viennent vers lui bien souvent pour que Dieu reconnaisse leurs mérites, pour que Dieu leur soit reconnaissant.

Ils attendent une récompense de Dieu ou des hommes ; ils sont intéressés. Ils confondent la loi de Dieu, la loi de l’Amour gratuit avec les lois du marché. Ils font dutraficavec les autres et avec Dieu.


Un amour désinteressé


Tous ces marchands du Temple étaient établis depuis des décennies dans la maison de son Père lorsque Jésus, ce jour-là, prit un fouet pour les chasser.
Ainsi, Dieu supporte en lui-même que son Eglise et chaque baptisé aient le cœur occupé par l’argent, le profit, la promotion personnelle, la recherche des honneurs. Il supporte, à longueur de jour, tout ce marchandage qui s’ignore et se pare de vertu!

Ce jour-là,Jésus prit un fouet. Il ne le fit qu’une seule fois.«Quel signe peux-tu nous donner pour justifier ce que tu fais?»demandent les Juifs. Et Jésus leur donne le signe de la Croix.

Au jour de la Croix, les hommes prendront un fouet et flagelleront Jésus. Les marchands se vengent d’avoir été expulsés! Jésus était venu nous dire l’Amour gratuit du Père; il nous enseignait à chercher le bonheur et l’intérêt des autres avant le nôtre; il voulait nous apprendre qu’il est mauvais de laisser son cœur encombré par le profit personnel. Et les hommes prennent un fouet pour humilier, chasser et détruire le Fils de l’homme.

«Quel signe peux-tu nous donner pour justifier ce que tu fais?» demandent les Juifs. «Détruisez ce Temple, et en trois jours je le relèverai!» Jésus répond aux coups portés par les hommes par un surcroît d’amour livré et c’est ainsi qu’il suscite au cœur des baptisés la passion de l’Amour gratuitement proposé.

Christine Fontaine



2ème dimanche de carème B

25 Février 2024


« Il y a un moment pour tout et un temps pour toute chose », dit la Bible au livre de l’Ecclésiaste. [...]

Il est bien vrai que notre vie est comme écartelée entre des contraires. Nous connaissons des moments de joie et des moments de chagrin ou de deuil, nous vivons entre des échecs et des succès ; nous faisons l’expérience de vrais amours ou de vraies amitiés mais nous vivons aussi des conflits et nous subissons des trahisons qui font mal. Nous vivons des périodes de guerre ou d’injustice avant de connaître des périodes d’apaisement et de victoire. Nous avançons cahin-caha entre le péché et la grâce : depuis la naissance jusqu’à la mort nous sommes ballotés entre des extrêmes.

 

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